L'Argentine s'est offert un ultime sursis, en battant miraculeusement le Pérou (2-1) samedi, mais son jeu inspire autant de doutes avant son dernier déplacement mercredi en Uruguay, où elle devra au moins arracher le nul pour se qualifier pour le Mondial 2010. Le soulagement est à la hauteur de l'inquiétude qu'a provoquée le Pérou, dernier de la poule, en égalisant à la 90e.
«Saint Palermo»
Dimanche, la presse argentine, unanime, célèbre le sauveur de l'équipe, le vétéran Martin Palermo, 36 ans, auteur du but de la victoire à la deuxième minute du temps additionnel. «Un miracle nommé Palermo». «San (saint) Martin». «Palermo immortel», titrent les quotidiens locaux, en revenant sur l'histoire incroyable de l'attaquant de Boca Juniors, surnommé «El Loco» (le fou, qui n'avait plus joué en sélection depuis dix ans et un match contre la Colombie où il avait manqué trois penaltys! «C'est un miracle de plus de ?saint Palermo? qui nous maintient encore en vie», s'est aussi félicité le sélectionneur Diego Maradona, qui a enlacé son sauveur pendant de longues secondes sous un déluge dantesque. En cas de nul, l'Argentine aurait été à la merci des résultats de ses adversaires lors de l'ultime journée.
78 joueurs en un an !
Toutefois, «cette sélection n'a pas de plan de jeu établi», déplore le quotidien sportif Olé, stigmatisant les choix «téméraires» de Maradona. Le quotidien Nacion s'en prend aussi au sélectionneur, estimant qu'il accumule les erreurs dans le «choix des joueurs, la lecture stratégique des matchs, la gestion du groupe et les remplacements». Depuis son arrivée à la tête de la sélection il y a un an, Maradona a convoqué pas moins de 78 joueurs. Samedi, il avait encore effectué sept changements par rapport à l'équipe battue au Paraguay un mois plus tôt, mais le maintien dans les buts de Romero, auteur de plusieurs arrêts décisifs, la titularisation de Higuain, auteur du premier but, ou le rappel de Palermo ont été payants. Sans stratégie à long terme, Maradona devra encore réussir un ou deux coups gagnants mercredi. L'Argentine ne lui pardonnerait pas de rester aux portes du Mondial, ce qui ne lui est plus arrivé depuis 1970.