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Mondial 2010 : l'Argentine, une armada brillante emmenée par un fantasque sélectionneur

Sous la baguette fantasque de Diego Maradona, l'Argentine de Leo Messi a la capacité de s'affirmer comme la meilleure équipe du monde.

Par Anthony Hernandez

Publié le 12 juin 2010 à 07h38, modifié le 12 juin 2010 à 18h46

Temps de Lecture 5 min.

Diego Maradona ne suscite pas l'unanimité dans son rôle de sélectionneur. Le Mondial 2010 pourrait changer la donne en cas de triomphe argentin.

Diego est de retour et il préside à la destinée de son Argentine. 24 ans après le sacre du Mondial mexicain, Maradona dirigera l'équipe d'Argentine en Afrique du Sud. Le génial milieu de terrain n'a cependant pas connu des débuts faciles au poste de sélectionneur. Malgré une qualification obtenue dans la douleur, les Argentins figurent encore une fois, presque par tradition, au rang des favoris. L'Albiceleste est placée dans le groupe B avec le Nigeria, la Corée du Sud et la Grèce.

HISTORIQUE : Videla, Maradona - deux titres, une finale - puis l'attente...

L'Argentine en Coupe du Monde, c'est quinze participations en phases finales, deux sacres en 1978 et en 1986, ainsi que deux finales perdues en 1930 et en 1990. Face au rival uruguayen, lors de la première édition de la Coupe du monde, les Argentins s'inclinent en finale 4-2 devant les 60 000 spectateurs en fusion du stade du Centenario de Montevideo. Les deux dernières tentatives se sont soldées par l'échec de 2002 (élimination au 1er tour) et la déception de 2006 (quart de finale).

En 1978, l'Argentine de la dictature militaire du Général Videla accueille le Mondial. Occasion unique d'organiser la propagande du régime, l'équipe d'Argentine s'impose à domicile en battant en finale les Pays-Bas, privés de Cruyff, qui a refusé, en partie, de disputer l'épreuve pour ne pas cautionner la dictature.

Mais l'histoire mondialiste de l'Argentine est intimement lié à l'idole Maradona. Qui a oublié le quart de finale mythique en 1986 face à l'Angleterre avec la main de Dieu et un but splendide à l'issue d'un slalom homérique ? La victoire au Mondial mexicain est la victoire de Maradona. Aucune autre équipe n'a autant dépendu d'un seul joueur. Après la déception de la défaite en finale du Mondial 1990, le destin de l'Argentine est encore une fois entre les mains du "Pibe de Oro".

PARCOURS DE QUALIFICATION : Maradona critiqué mais Maradona qualifié

Diego Maradona a été nommé sélectionneur le 29 octobre 2008 après la démission de Basile. Malgré un succès 4-0 face au Vénézuela lors de son premier match, les Argentins version Maradona vont continuer à souffrir tout au long des qualifications. L'équipe subit une véritable humiliation à la Paz contre la Bolivie, 6-1. Les coéquipiers de Messi s'inclinent six fois au total (notamment face à l'Equateur, le Paraguay ou le Brésil) en dix-huit rencontres pour huit victoires et quatre nuls.

Largement critiqué, le sélectionneur ne parvient pas à utiliser sur le terrain son successeur Leo Messi. A deux journées de la fin, les Argentins doivent gagner leur deux derniers matches pour éviter les barrages ou pire, pour éviter l'élimination. Le revenant Martin Palermo marque le but décisif d'une victoire 2-1 contre le Pérou et Mario Bolatti délivre les siens lors d'une victoire 1-0 face à l'Uruguay. Maradona a eu chaud, il aura l'opportunité de prolonger sa légende sur les terrains sud-africains.

POINTS FORTS ET POINTS FAIBLES

Une escouade d'attaquants et le génial Messi. Les noms ont de quoi donner le tournis : Sergio Aguero (20 buts), Diego Milito (27 buts), Carlos Tevez (28 buts), Gonzalo Higuain (31 buts). En plus de leurs qualités de buteur, ces joueurs ont tous en commun une faculté à se sacrifier pour le collectif, ils dégagent tous une rage, la fameuse grinta. Le talent sans la combativité est souvent stérile. Avec les Argentins, pas de risques de voir à l'oeuvre des artistes dilettantes dénués de sens tactique. Avec un tel potentiel offensif, Maradona tend à préférer un 4-3-3, qui lui a plutôt réussi lors des deux matches décisifs face au Pérou et l'Uruguay, à un 4-4-2.

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Lorsque vous ajoutez les 46 buts en 58 rencontres de Lionel Messi, l'armada offensive des Argentins est tout simplement impressionnante. Le Ballon d'or 2009, joyau du Barça, possède un talent hors du commun. L'analogie avec son sélectionneur est inévitable. De gabarit semblable (1 m 66 pour Maradona contre 1 m 69 pour Messi), trapus et solides sur leurs jambes, la relation entre les deux hommes n'est pourtant pas évidente. Mais malgré des prestations en demi-teinte sous le maillot de l'Albiceleste, Leo Messi reste le joueur qui peut mener la sélection au triomphe en Afrique du Sud. Les deux vedettes argentines devront s'entendre et coopérer : leur propre légende en dépend.

Le fantasque sélectionneur Maradona. Les débuts de la légende du football argentin au poste de sélectionneur ont de quoi laisser perplexe. La présence d'un manager général nommé Carlos Bilardo (l'entraîneur du sacre de 1986) n'est d'ailleurs pas fortuite. En un an et demi à la tête de l'équipe d'Argentine, Maradona a utilisé la bagatelle de 108 joueurs. Sans véritable cohésion, le parcours de qualifications a été douloureux. Les observateurs argentins lui reprochent également une mauvaise gestion du cas Messi, voire carrément une certaine jalousie éprouvée envers son successeur désigné au panthéon du football national. Dernière fantaisie en date du sélectionneur, Maradona s'est payé le luxe d'écarter de sa liste le milieu défensif de l'Inter Milan, Esteban Cambiasso, ainsi que l'emblématique Javier Zanetti pour les remplacer par deux néophytes du championnat argentin, Sebastian Blanco et Ariel Garcé.

JOUEUR CLÉ : Walter Samuel, le roc défensif.

A 32 ans, "le mur" est un des plus solides et rugueux défenseurs centraux au monde. Révélé à Boca Juniors, Samuel a explosé au plus haut niveau avec la Roma avec laquelle il remporte un titre de champion d'Italie en 2001. Transféré au Réal Madrid en 2004, sa saison n'est pas flamboyante dans une équipe qui n'a jamais fait la part belle aux défenseurs. De retour en Serie A avec l'Inter, Samuel remporte cinq titres de champion avant de réaliser cette saison le triplé Coupe d'Italie-Championnat-Ligue des champions.

JOUEUR À SURVEILLER : Martin Palermo, le buteur "fou" chouchou de Maradona.

Véritable idôlede Boca Juniors, comme l'est Diego Maradona, Palermo a inscrit plus 220 buts avec le club de Buenos Aires, un record historique. Passé trois saisons en Europe à Villareal, au Betis Seville et Alaves, "El Loco" n'a en revanche jamais convaincu les différents sélectionneurs argentins. A bientôt 37 ans, il ne compte que 10 sélections. Sous les ordres de Maradona, Palermo se voit offrir l'opportunité de terminer en beauté sa carrière internationale. Relancé par Diego, l'attaquant a déjà commencé à rembourser sa dette : son but dans les arrêts de jeu d'un match crucial contre le Pérou a évité bien des frayeurs à l'Argentine. Derrière les vedettes de l'attaque argentine qui évoluent en Europe, le coup de poker de Maradona pourrait bien s'avérer gagnant.

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